top of page
Photo du rédacteurMichel Van Praët

Déconfinement, expression libre d'un acteur culturel engagé : Serge Béchu

Dernière mise à jour : 10 juin 2020

Le hareng saur (C. Cros); L'affiche rouge  (l; Aragon); La grasse matinée (J. Prévert); Mr William (J-R. Caussimon); Retour au pays (J. Prévert); L'Epitaphe (F. Villon); L'albatros (C. Baudelaire); Ces gens là (J. Brel); Ma France (J.Ferrat); Mai Paris Mai (C. Nougaro); Pater noster (J. Prévert).

Qu'y a-t-il de commun entre un poème du XVe siècle de Villon, deux chansons des lendemains de mai 68 par Ferrat et Nougaro ? Qu'y a-t-il de commun entre ces onze superbes textes ?


Serge Béchu, accompagné de son ami Arnaud Carette, au piano, au saxo et à la flûte, replace les onze chansons et poèmes ci-dessus dans un contexte d'émancipation des sociétés humaines.

Comme il le déclarait à Ouest-France, peu avant l'arrivée du Covid-19, « Je voulais sortir les chansons de leur contexte musical et accompagner ceux qui ont lutté avec l’espoir qu’un jour les mots Liberté, Égalité, Fraternité deviennent réalité »


La pandémie est arrivée, puis le confinement et le déconfinement, même protégés dans le Cap, ces événements nous ont tous marqué. Comment un artiste engagé a-t-il vécu cette période et voit-il aujourd'hui l'évolution de son spectacle, suspendu ces mois derniers par la distanciation sociale ?

Voici sa libre réponse.




Mea Culpa !

Eh bien oui ! Je l’avoue ! Je ne sais plus… Perdu comme bien d’entre nous dans cet univers, cette époque, qui ne me correspond plus tout à fait. Qu’il est dure de marcher en équilibre sur un fil de plus en plus ténu, sans savoir de quel côté on va tomber. Ceux qui nous gouvernent, nous demandent d’être de « gentils adultes responsables », et dans un même temps, soi-disant pour le bien commun, nous infligent des règles tellement illogiques et contradictoires, qu’ils nous les imposent par décrets, ou, lois votées en catimini. En nous privant ainsi petit à petit de nos droits les plus fondamentaux. Nos libertés s’amenuisent de jours en jours.

Les « Forces de l’ordre » soumis corps et âmes à ces nouveaux « Dieux », exécutent à la lettre les nouvelles « tables de  LA LOI » !.... Protègent-ils encore « le citoyen » ?


Fac-similé de l'édition originale

des Fleurs du mal (1861).


: « Attention, attention ! Nous vous surveillons ! Nous vous écoutons ! Nous vous regardons ! Et Nous avons pour vous punir, vilains garnements malintentionnés que vous êtes, bon nombres de sanctions, de justes châtiments, afin de vous remettre dans le droit chemin ! » !...

: « Mais enfin regardez la réalité en face une bonne fois pour toutes ! Vous n’êtes que de petits pions décervelés, de gentilles machines, des robots obéissants…. Mais «  par Jupiter ! » Acceptez enfin votre sort !

Confinez-vous ! Dé confinez- vous ! Télétravaillez ! Retournez à l’usine ! Devenez chômeurs ! Faites l’autruche !... Faites-nous confiance,  « Nom de Dieu » ! On vous emmène droit à la…………… Cata !

Actionnaires de tout pays, et de toutes couleurs, aucune inquiétude vous aurez toujours le beurre et l’argent du beurre ! Et voyez comment depuis des millénaires, Les mécréants se divisent, se battent ! Admirez, la rage avec laquelle ils se détruisent eux-mêmes !

Le spectacle « Destin(s) »


Extrait de "Prévert, les poèmes en BD" aux éditions Petit à Petit, où les plus jeunes peuvent également découvrir quelques poèmes de Beaudelaire :



Ce spectacle a été écrit avant la « pandémie », avant le confinement.

: A-t-il encore une raison d’être ?

Que nous raconte-t-il ? Que peut-il encore nous apprendre Lui qui parle d’un passé d’au moins… 70 ans ?

Les textes, réflexions, pensées de ces poètes, chanteurs, écrivains, ont-t-ils encore quelques choses à nous donner, nous apporter ?

L’Importance de la petite histoire de chacun, dans un monde, ou justement, ces histoires d’hommes et de femmes ne valent pas tripettes face au : «  tout de suite et maintenant ! Toujours plus grand, toujours plus fort ! Temps compressé, nez dans le futur! »

L’envie de regarder en arrière, non pas pour dire : « c’était mieux avant », mais plutôt pour tenter en nous replongeant dans ces multiples parcours de vie, de trouver non pas des réponses, mais des chemins, des pistes à partager avec d’autres…. peut-être avec vous !

Allons-nous vraiment détruire ce monde qui nous fait vivre…. Quitte à nous détruire nous-même !


Serge Béchu, Audierne, mai 2020.



bechuserge1@gmail.com

149 vues0 commentaire

Comments


bottom of page